Mento/Calypso : largement considérée comme une musique sans âme, une musique de « touriste », le mento jamaïquain a différentes spécificités qui le disocie de son cousin de la Trinidad, le calypso (un genre également présent en Jamaîque).
D’origine rurale, le mento se caractérise par l’emploi d’instruments peu communs comme le banjo, la rumba box ou thumb piano, la guitare, les maracas, et parfois le violon, le piano ou le saxophone de bambou.
Les thèmes abordés sont équivalents à ceux du calypso et, outre les textes mélancoliques liés au déracinement (culturel et humain), y sont présents des adaptations de « work songs » (où le système « d’appel / réponse » créait une complicité, une unité qui permettait de mieux endurer le labeur physique), des critiques acerbes de la vie sociale et politique et, bien-sûr, des textes à connotation licencieuse, extrêmement populaire, et toujours empreints de savoureux sous-entendus.
Cette « niche musicale » appelée « ribald » ( mento ou calypso)donna ensuite naissance au sous-genre du « rude reggae« .
De même, le reggae assimila le mento en puisant dans ses racines rurales un patois jamaïcain de rigueur qui, allié à un réjouissant répertoire et à un « feeling » unique, constitue un authentique genre musical que je qualifierais de « country reggae »
,
Ska : le ska prend naissance après l’apparition du « Jamaïcan shuffle », fortement inspiré par les grands chanteurs de « r’n’b » américains, et gagne son identité musicale en même temps que la Jamaïque acquiert son indépendance. Il se caractérise par un rythme syncopé, survitaminé où les cuivres ont une importance déterminante et dont l’efficacité redoutable grâce à l’adjonction de tambours burru, d’interjections vocales (prémices du style DJ) ou de claquements de mains. Le côté festif est indéniable et, tel le mento ou l’early regggae, le ska est avant tout une musique dansante mais qui n’occulte pas les préoccupations sociales ou spirituelles qui deviennent récurrentes avec l’avénement du roots reggae.

Rock Steady : avec le rock steady (que l’on pourrait qualifier de « Jamaican Soul »), le rythme ralentit, instaurant un équilibre parfait entre l’émergence de sublimes harmonies vocales et la toute puissance de ramarquables partitions instrumentales.

Early Reggae / Skinhead Reggae :
l’early reggae ou skinhead reagge est une période de transition particulièrement féconde où la création musicale est portée à son paroxysme et voit l’éclosion de nombreux genre tels que le style Dj, le dub (proto dub), le « rude reggae » et les véloces instrumentaux. Le rythme change avec des titres comme le Nanny Goat de Larry & Alvin ou encore le People Funny Boy de Lee Perry. L’apparition historique du mot reggae se fait dès la fin de l’année 1968 avec des titres comme Do The Reggay des Maytals, Reggay Time de Don Tony Lee, Reggae Hit The Town des Ethiopians ou Reggay Girl des Tennors.
Ce genre musical est caractérisé par un tempo rapide et il connaît un vif succès en Angleterre. Si la juxtaposition des mots skinhead et reggae peut surprendre (ou même choquer), ce sont pourtant les premiers skinheads anglais qui vouèrent une véritable passion à cette musique des Caraïbes (extrêmement dansante), et jamais tribu urbaine ne fut plus intimement liée à la musique, à un point tel que cette dernière en prit la dénomination.

Notez ce page

Laisser un commentaire