Crazy Baldhead

Johnny Clarke : Crazy Baldhead

En 1976, Bob Marley dévoile Crazy Baldhead sur Rastaman Vibration, le deuxième album de Bob Marley & The Wailers, et premier véritable carton international du groupe. Ce titre, écrit par Rita Marley et Vincent Ford (le même qui signa l’emblématique No Woman No Cry), dénonce avec force l’oppression. Mais cette même année, une version alternative du morceau voit le jour, interprétée par Johnny Clarke.

Clarke, l’une des voix majeures du reggae roots, s’associe alors avec le légendaire producteur Bunny Lee, alias The Striker. Ensemble, ils enchaînent les hits, notamment ce None Shall Escape The Judgement rivalisant avec Sir Coxsone de Studio One. Bunny Lee, fidèle au studio Channel One et épaulé par le génial ingénieur du son King Tubby, devient un véritable faiseur de stars, avec Johnny Clarke en tête d’affiche.

Déjà couronné artiste de l’année en 1975, Clarke avait vendu 40 000 exemplaires de sa reprise de No Woman No Cry. Avec Crazy Baldhead, il frappe une nouvelle fois fort, livrant une version puissante et militante. Le morceau s’attaque au « Bald Head » — littéralement le « chauve » —, figure de l’oppresseur urbain exploitant les opprimés, par opposition au rasta.

Ce titre, véritable brûlot politique, est devenu un classique incontournable du reggae, notamment présent dans la compilation Rare Groove Reggae 3. Si vous ne le connaissez pas encore, il est grand temps d’y remédier.

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