Dennis Brown, le « prince du reggae », n’est jamais aussi poignant que lorsqu’il chante l’amour, même dans ses aspects les plus tristes.
Avec Money In My Pocket, il signe un morceau devenu légendaire, un titre qui, malgré sa thématique de cœur brisé, résonne d’une force incroyable.
Si sa première version, enregistrée en 1972 sous la direction de Joe Gibbs, a déjà conquis la Jamaïque, c’est surtout la version réarrangée de 1978 qui traverse les frontières. Plus dynamique et puissante, cette seconde mouture propulse Brown au rang de star internationale en se hissant jusqu’à la 12ᵉ place des charts britanniques.
Dans Money In My Pocket, Dennis explore une tristesse universelle : celle de l’amour déçu et de la quête de l’âme sœur.
Le texte est simple, direct, mais tellement sincère qu’il touche en plein cœur. En restant dans cette veine romantique, il participe à poser les fondations du Lovers Rock, un courant reggae né en Angleterre qui célèbre l’amour sous toutes ses formes.
Brown, avec sa voix douce mais habitée, façonne une version de ce genre qui lui est propre et, par la même occasion, influence des générations d’artistes.
Mais pourquoi Money In My Pocket est-il aussi marquant ? Parce qu’au-delà de la mélodie, de ce rythme qui pulse et porte ses mots, le morceau dégage une urgence, un souffle.
Dennis Brown, c’est l’artiste capable de chanter l’amour et la révolution dans un même élan. Avec lui, même les chansons d’amour résonnent comme un appel à la transformation intérieure, au refus du statu quo.
Si Revolution en est la parfaite illustration plus explicite, Money In My Pocket capte aussi ce besoin de mouvement, ce désir de libération de l’âme qui fait du reggae une musique universelle.
À travers ce morceau, Dennis Brown montre que même les chansons les plus personnelles, les plus centrées sur le sentiment intime, peuvent porter un message puissant et universel.